Né à Marseille en 1916, Robert Laffont conte son enfance bourgeoise, attristée par la perte de sa mère, son adolescence studieuse, influencée par ses croyances religieuses, son premier mariage et sa décision d’abandonner un emploi stable pour fonder sa maison d’édition en 1941. Il s’installe à Paris en 1945-46. Joies et difficultés commencent ; il publie Haedens, Cesbron, Dutourd, Green, Audiberti, Bénouville, mais, forcé d’accepter une alliance avec Julliard, en 1948, il perd le contrôle de son affaire. Aidé par les Gallimard, il retrouve sa liberté éditoriale en 1953, crée des collections prestigieuses (« Bouquins »). Durant sa longue carrière, il a publié dix mille titres, entretenu des amitiés, rencontré quelques célébrités. Il s’est également marié quatre fois et a eu cinq enfants.
Description du monde de l’édition, esquisses rapides d’écrivains, embûches semées par quelques confrères ; cette autobiographie est écrite dans un style alerte. Certes l’aménité constante de l’auteur envers lui-même et son entourage témoigne d’une certaine autosatisfaction et son retour à la foi de conceptions très personnelles. Demeure une aventure éditoriale passionnée imbriquée dans une vie personnelle tourmentée.