Jeune et ambitieux, le narrateur, après avoir été banquier d’affaires, est embauché par une société de chasseurs de têtes. Le monde décrit est un univers de compétition féroce, dur, impitoyable. La réussite à tout prix, l’argent, la concurrence plus ou moins loyale sont les moteurs de l’activité professionnelle. Frédéric Marquez est cynique, blasé ; il a honte du milieu modeste dont il est issu. Les femmes sont pour lui des pions sur un échiquier. Lorsqu’il tombe amoureux, lorsqu’il est troublé par la mort d’un protégé, ce ne sont, semble-t-il que des parenthèses dans la voie royale qu’il parcourt à une allure vertigineuse.
Le vocabulaire qu’utilise l’auteure est technique, incisif, le style lapidaire. Pas de fioriture, pas d’attendrissement. Il est le reflet fidèle du milieu humain trépidant qu’elle met en scène. Avec Mort d’un silence (NB mars 2003) et Sujets libres (NB mai 2004), les qualités littéraires de Clémence Boulouque avaient déjà été soulignées.