Les montagnes rouges.

Dans les steppes de Mongolie, les nomades aux traditions ancestrales sont confrontés aujourd’hui à l’attrait de la modernité urbaine et ses dérives (alcool, prostitution). C’est à travers la vie d’une famille composée d’une grand-mère – chamane -, des deux parents et de quatre filles que se dessinent les contours d’un monde en pleine évolution. Entre ceux qui choisissent de partir vivre à Oulan-Bator, la Ville, et ceux qui restent dans les plaines, l’incompréhension puis le mépris s’installent. Par la voix de cinq femmes, est racontée une « histoire » aux échos différents ! De la naïveté à la ruse, en passant par le désespoir ou la résignation, de nombreux sentiments sont suggérés avec finesse. Pourtant chacune nous parle d’espoirs déçus et d’amours trahis. Avec beaucoup de talent et d’acuité psychologique, l’auteur dresse des portraits très évocateurs. Il y a beaucoup d’humanité dans ce texte sobre et prude par le choix des mots. Le rythme est un peu lent ; l’absence d’un glossaire est regrettable ! L’écriture est agréable à lire avec de belles images et un vocabulaire choisi. Ce premier roman traduit du tchèque est prometteur.