En 1902, dans un bourg de l’Ontario, Grania devient sourde à cinq ans, après une scarlatine. Comment la tirer de sa « coquille de silence » ? Sa soeur aînée l’aide à maîtriser sa peur du noir et Mamo, sa grand-mère, invente des procédés pour la sortir de son enfermement. Elle lui apprend à lire dans un livre illustré. À neuf ans, Grania rejoint un institut où on enseigne la lecture labiale et la langue des signes, méthode contestée puis réhabilitée (Cf. Le cri de la mouette d’Emmanuelle Laborit, Livre du mois, N.B. déc. 1994). Grania devient infirmière à l’Institut, rencontre Jim, un entendant. Ils s’aiment et se marient. Jim s’engage comme brancardier et connaît les combats horribles de la guerre de 1914.
Frances Itani ressuscite ici sa grand-mère, devenue elle-même sourde après une scarlatine. Les méthodes qui permettent d’éveiller « les enfants du silence », la participation du Canada au conflit et son lourd tribut de victimes, une belle histoire d’amour et surtout la complicité qui lie deux êtres exceptionnels rendent ce premier roman, remarquablement documenté, instructif et attachant.