Dans ce nouveau livre, Nina Bouraoui revient sur ses thèmes de prédilection : son enfance en Algérie, la difficulté pour les parents de sa mère à accepter son père algérien et, en dernier lieu, ses amours homosexuelles (cf. Garçon manqué, N.B. oct. 2000). Son récit se présente comme un kaléidoscope de souvenirs entremêlant enfance et vie adulte, sans chapitre et sans paragraphe comme une sorte d’interminable séance de psychanalyse avec sa thérapeute qui est son interlocutrice fictive. Émerge de cette mélopée en forme de spirale la fusion qu’elle ressent avec son grand amour actuel appelée “l’Amie” en opposition avec la méchante “Chanteuse” dont l’égotisme l’avait privée de ses capacités d’écriture. À cet égard, le livre ressemble à un règlement de comptes avec cette chanteuse rousse, assez âgée, que le lecteur un peu sagace peut sans doute identifier.
Nina Bouraoui a du style et du caractère, certaines phrases sont très belles mais le lecteur risque d’être rebuté par une écriture sans respiration et un récit sans fil conducteur.