Le chat est seul ; il se joint au conteur Malka et lâaccompagne dans le monde de lâimaginaire. Lâhomme est impressionnant, avec sa criniĂšre blanche, ses yeux vifs, ses moustaches vibrantes. Pour gagner sa vie, il met en scĂšne une attaque de son vieux lion quâil repousse avec la bravoure de don Quichotte. Nul nâest dupe et certains jouent le jeu par une obole en faisant semblant de croire Ă cette comĂ©die vieillissante. Il va de village en village accompagnĂ© du soleil chaleureux, de la lune paisible et dâun serpent devenu leur ami. Nul mieux que lui ne sait Ă©voquer sa religion, son pays, ses habitants et sa propre vie quâil met en scĂšne de maniĂšre poignante.
Ă lâimage de Lâexode (N.B. jan. 2004), cette sensible mĂ©ditation sur lâamitiĂ©, lâamour, la vieillesse, la mort, est un vrai bonheur. Elle est mise en valeur par un graphisme qui atteint ici la perfection de ses couleurs chatoyantes, de ses cadrages, et de la maniĂšre particuliĂšre quâil a de faire parler les yeux des personnages. Peut ĂȘtre le changement de ton des derniĂšres pages annonce-t-il un prochain tome plus dramatique.