Siri, très mal dans sa peau, entame une analyse avec Hélénius sur lequel elle fait progressivement un transfert. Son passé est lourd : une mère adorée morte précocement d’un cancer, un père infantile, jaloux de sa fille. Puis Siri s’éprend d’un pasteur marié et le scandale plombe désormais sa vie : il lui faut fuir avec Samuel l’île froide mais familière de son enfance. Leurs relations se dégradent vite : Sam lui fait payer ses propres remords en la brutalisant. Siri s’entiche de son beau psy qu’elle harcèle. Sam est jaloux. Le destin de la jeune femme, qui ne parvient pas à régler ses problèmes, pourtant mis à nu sous nos yeux, est désormais voué au désert.
Écrit à la première personne, sans chapitres, sous forme de petits paragraphes décousus, reflets de la pensée et des confessions de Siri, ce roman psychologique suédois de Christine Falkenland est à l’image de La soif de l’âme (NB août-septembre 2002) : une analyse subtile et détachée, au scalpel malgré l’implication du narrateur, dont le lecteur appréhende le désespoir sans remède ni sur le plan clinique ni sur le plan émotionnel.