Jacques Chessex explique que, l’âge venant, il vit « plein de Dieu », comme aux aguets, dans la crainte de le perdre, de ne plus l’entendre au fond de lui-même. Son intelligence se refuse pourtant à la compréhension de ce Dieu qui, dit-il, a décidé d’admettre le mal, a créé l’homme mortel en lui donnant l’intuition de l’infini. Il s’identifie successivement à Job, Jonas, Judas, Thomas l’incrédule, évoque des pourfendeurs de Dieu comme Sade, Artaud, Bataille, tout en citant largement les Pères de l’Église et la Bible. Dans un détour à travers la poésie et la peinture, il poursuit sa quête. Quoi qu’il en soit, il déclare aspirer aujourd’hui à un allégement, un « état de désencombrement » où il sait pouvoir « être ».
On est bien loin de L’Éternel sentit une odeur agréable (NB mai 2004), même si l’érotisme est présent. L’ouvrage n’est pas d’un accès très facile, mais l’effort de lecture qu’il demande en vaut la peine.