Dans le même immeuble d’une banlieue glauque, le destin de deux adolescents se croise : celui d’une fille, Aube, dont les parents sont séparés et celui d’un garçon, Benjamin, dont le foyer a été détruit par la mort de la mère. L’un et l’autre en grandissant courent après l’amour perdu et rencontrent d’autres jeunes paumés. Que vont-ils devenir, quels rêves sont les leurs, de quoi sont faites leurs journées ? Durant douze ans, à travers leur histoire, c’est l’univers des banlieues défavorisées que l’auteur veut à nouveau décrire (cf. Moi non, NB juin 2003) : absentéisme à l’école, chômage, sexe, alcool, dépression. L’écriture est hachée, entrecoupée d’argot, de verlan, à l’image du langage de la rue ; l’atmosphère est sèche, dure, les sentiments remisés au fond de l’âme, comme si les exprimer risquait de faire ressurgir la douleur… cachée, omniprésente. En filigrane, une vive sensibilité et l’espoir prêt à renaître émeuvent. Si le style fait parfois grincer les dents, la construction est intéressante et le récit fort et authentique.
Carnet d’absences.
GOUJON Patrick