La narratrice visite des maisons ; celle-ci, la trentième sera la dernière… Cette recherche n’est pas « immobilière », c’est autour de ses origines, de son père surtout, qu’elle enquête à travers tout ce que ces maisons et les rencontres qu’elle fait évoquent au plus profond de son être ; des pas dans la nuit, le ronronnement d’un chat, tout est prétexte à des retours dans le passé. Après une séparation conjugale, cette femme a entrepris un long travail d’exploration en forme de thérapie pour apaiser le tourbillon de douloureux souvenirs d’enfance liés à la guerre, autour d’un père très aimé, nimbé d’une aura de mystérieuse tristesse. Il se rappelle à elle longtemps après sa mort par La petite trotteuse de sa montre qui ne la quitte pas, symbole de cette remontée dans le temps salvatrice où le rêve joue son rôle. Grâce à l’écriture vibrante, finement ciselée de Michèle Lesbre (Boléro, NB février 2003), introspection, nostalgie et subtilité ne sont jamais ici synonymes d’ennui, bien au contraire.
La petite trotteuse.
LESBRE Michèle