Certains personnages ou Ă©vĂ©nements ont acquis une image que la tradition fortifie au dĂ©triment de la vĂ©ritĂ© historique : telle est la thĂšse de Claude MossĂ©, historien prolifique, auteur de Les Impostures de l’Histoire (N.B. aoĂ»t-sept. 2004), qui s’efforce de corriger leur rĂ©putation erronĂ©e. ClĂ©opĂątre, belle amoureuse, Ă©tait en fait une « putain » intĂ©ressĂ©e par son seul pouvoir politique : le qualificatif est utilisĂ© plus de vingt fois, comme si la rĂ©pĂ©tition servait de preuve. Louis XI, considĂ©rĂ© comme un dauphin rebelle, roi pingre et cruel, fut un souverain soucieux du bien public, dont une des marques d’intelligence fut l’achat de perroquets au duc de Milan. L’existence de Guillaume Tell, hĂ©ros symbolique de la Suisse, est sujette Ă caution. LucrĂšce Borgia fut plus une victime attachante qu’une courtisane dangereuse. Quant Ă la dĂ©mocratie amĂ©ricaine, l’auteur la charge avec une violence partisane relevant d’une campagne Ă©lectorale.
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Style compliquĂ©, preuves douteuses, affirmations pĂ©remptoires affaiblissent l’intĂ©rĂȘt d’une Ă©tude insuffisamment nuancĂ©e.