Dans le train sale et vétuste qui file vers la Pologne d’avant la chute du Mur, elle est complètement désemparée. On lui a volé papiers, carte bancaire et le numéro de téléphone de l’homme qui s’est enfui précipitamment de France et qu’elle cherche à rejoindre : Andrej B. est polonais, comédien et ils s’aiment. Heureusement elle rencontre pendant le voyage deux étudiantes qui la prennent en charge. La piste vers Andrej B. s’avère difficile dans un pays communiste où règnent précarité, corruption, méfiance et régime policier. Elle-même semble suivie et surveillée mais elle est confiante : la Pologne est à l’Est, les faits marquants de sa vie, ses métamorphoses personnelles ont toujours été liés à ses voyages en Grèce, en Orient ou en Extrême-Orient…
Après le Goncourt du premier roman pour La Guerre, l’Amérique « un très beau livre sur l’enfance » (NB avril 2003), Claire Delannoy nous entraîne à l’Est. Histoire d’amour et de mort, quête de soi et de l’autre, errance entre présent et souvenirs, puissance des solidarités féminines, cet itinéraire chaotique et symbolique à la langue très pure séduit autant qu’il déroute.