Céline Alvarez Bàà est une solide Antillaise, noire comme l’ébène, née sur un bateau faisant la navette entre les îles de l’archipel des Caraïbes, fille d’une “pacotilleuse” qui, avec ses paniers remplis de colifichets, apporte un peu de bonheur aux belles habitantes, de Cuba à Trinidad. Céline est elle-même “pacotilleuse” et mène une vie aventureuse avec un amant dans chaque île. Son destin croise un jour, sur le port de la Barbade, celui d’Adèle Hugo, fille du grand Victor, qui, raison chavirée, est partie à la recherche d’un grand amour chimérique, le sémillant officier anglais, Albert Pinson. Céline se découvre un instinct maternel pour cette jeune femme mûrissante et abandonnée de tous. Elle ramènera sa fille au grand poète et leur rencontre fera des étincelles, choc entre deux mondes aux antipodes.
Raphaël Confiant sait manier la langue avec grand talent. Il passe avec bonheur du français lumineux et magistral au parler créole, épicé, plein d’invention, de couleur et de chaleur. Une fois de plus, après Nuée ardente (Livre du Mois, NB janvier 2003), l’auteur écrit un roman sensuel, chaleureux, réjouissant.