Quel direct à l’estomac ! Qui laisse le lecteur K.-O. d’emblée. Du fond de son cercueil qui revient au pays, Leila raconte les coups et sévices qui sont le lot de ses compagnes de galère, ces filles de “Là bas” enlevées, abusées, vendues et mises sur le trottoir “Là haut”, pour le plus grand bénéfice d’un réseau mafieux. À partir de situations connues, l’auteure écrit un formidable roman-vérité. Misère, corruption, désorganisation du pouvoir politique fabriquent le terreau sur lequel va se construire l’horreur. Quand il n’y a plus rien, n’importe quoi peut devenir Eldorado ; on est prêt à fermer les yeux pour survivre ou tout simplement vivre un peu mieux.
L’auteur est albanaise, elle a quitté son pays avant la chute du régime d’Enver Hodja. Situé vraisemblablement en Albanie, le roman relate des faits qui hélas ne sont pas l’apanage de ce seul pays. Parfaitement documenté et facile d’accès, il tient en haleine jusqu’au bout ; il met en avant la capacité de résistance de ces femmes et leur espoir de s’en sortir.