Michel Mohrt est entré à la NRF en 1952 après avoir passé cinq années en Amérique du Nord et écrit plusieurs livres. Il prévient qu’il ne révèlera aucun secret, n’évoquera pas les luttes d’influence, se préoccupera peu des dates. Chargé par Gaston Gallimard de lire les manuscrits français et les livres anglais et américains, il voit souvent Claude et Michel (comprendre Gallimard), Dutourd, Queneau, Jean Paulhan. Il évoque les séances du comité de lecture, les cocktails, les voyages, les célébrités rencontrées, à Londres, Rome, Paris ou New York : Styron, Roth, Kérouac, Nabokov, Gary, Faulkner, Nimier. Quelques anecdotes, quelques mécomptes, le plaisir d’avoir découvert des auteurs prometteurs, des jugements rapides, le rappel de ses propres ouvrages émaillent le récit. « Je pense que c’est surtout pour moi que j’ai écrit ces pages » avoue l’auteur, remarque justifiée dans la mesure où le lecteur, s’il n’a pas une certaine connaissance de l’édition française et de la littérature anglo-saxonne, risque de rester à l’extérieur dans ce survol rapide où personnalités et oeuvres sont effleurées, au hasard des souvenirs, sans ordre apparent.
Ma vie à la NRF.
MOHRT Michel