Antoine et François d’Aubreuil héritent d’une firme de cosmétiques dont le succès dépend des découvertes d’un savant juif dont Antoine épouse la fille, Nina, pianiste surdouée. Déporté, le couple disparaît, laissant une fille, Amélia, que François cache en Suisse puis envoie à Toulouse étudier le piano. Elle épouse un talentueux violoniste juif et tourmenté, tôt disparu. Après un deuxième veuvage, son métier d’accompagnatrice l’entraîne en Allemagne où elle découvre l’horreur vécue par sa race et décide de partir pour New York. Elle fuit aussi Frédéric, jeune ambitieux, d’origine modeste, lié financièrement aux d’Aubreuil dont il épousa la fille. Il éprouve une passion dévastatrice pour Amélia qui connaîtra d’autres liaisons mais retrouvera épisodiquement Frédéric dont elle fuit l’instinct possessif.
Bien campés, François d’Aubreuil et Frédéric sont des arrivistes sans scrupules, Amélia une femme indépendante, défendant toujours la cause d’Israël. La peinture des hommes politiques est caricaturale, des digressions sociales et historiques alourdissent le récit. L’accusation permanente d’antisémitisme, parfois agaçante, rappelle le manque de nuances déjà constaté dans La marche des vivants (NB janvier 1998).