« Un amour fidèle
hors du monde »
Shu Wen a vingt-six ans en 1958. Elle et son mari, Kejun, jeunes médecins, connaissent la ferveur des premières années communistes. Kejun, désireux d’apporter son aide à la population du Tibet, s’engage dans l’armée. Après seulement trois mois de mariage, sa mort est annoncée à Wen qui, incrédule, part à sa recherche.
Elle passera ainsi plus de trente ans dans ce pays mystérieux, rude, aux paysages escarpés, dont elle ne connaît ni la langue, ni la religion, ni les coutumes. Zhuoma, Tibétaine parlant le chinois, qui a pris ses distances avec l’héritage de sa riche famille aristocratique, facilite l’adoption de Wen par une famille nomade. Entre transhumances printanières, traite des yaks, barattage du beurre et cérémonies d’offrandes, Wen s’imprègne de spiritualité tibétaine.
Le texte montre, avec une certaine naïveté, l’image que se faisaient du Tibet les Chinois conquérants. Il dévoile aussi, en contrepartie, le caractère farouche et indépendant de ceux qui vivent hors du temps. Ce récit a été raconté à Xinran par Wen septuagénaire. Derrière le décryptage du rite des Funérailles célestes se trouvent les portraits de deux femmes allant jusqu’au bout de leur fidélité et de leur amour, en communion avec le ciel et la nature qui les entoure. Deux femmes d’exception qui ne peuvent laisser indifférent.
É.D. et A. de S.M.