À partir de l’exemple français, cette enquête dénonce l’apparition, depuis 1960, d’une idéologie anti-juive aux dimensions planétaires. L’antisionisme (haine d’Israël), joint à l’antisémitisme (haine du juif), entraîne l’émergence d’une judéophobie mondiale fondée sur un prétendu complot américano-sioniste. Avec la seconde guerre d’Irak surgirait un dualisme manichéen entre le « camp de la guerre » (Amérique, Israël et leurs alliés) et le « camp de la paix » (antiaméricains, anti-israéliens, Palestiniens). Parallèlement est réinventé, dans le monde arabo-musulman, le mythe des « Sages de Sion », célèbre faux du début du XXe siècle. Ainsi se développe un courant de haine où Palestiniens, Arabes et musulmans sont érigés en victimes des diaboliques américanos-sionistes. Épilogue : constat d’une convergence, personnifiée par Tarik Ramadan, entre judéophobie et islamisme, néogauchisme, anti(alter)mondialisme, nouvel anticapitalisme.
Ce vingtième ouvrage d’un directeur du CNRS veut dessiller les yeux des Occidentaux sur les périls qu’entraînent le fondamentalisme islamique, le terrorisme international et les « prêcheurs de haine » judéophobes. Précieuse par ses solides références et sa démonstration du caractère apocryphe du « protocole des Sages de Sion », cette oeuvre monumentale eut gagné à être condensée et plus mesurée dans sa critique du néopacifisme contemporain.