Un mythe, revisité par un grand écrivain ! « Maintenant que je suis morte, je sais tout. » Ainsi s’adresse-t-elle à nous, cette Pénélope calomniée depuis des millénaires. De l’autre côté du fleuve Hadès, de l’enfer, elle raconte lucidement son “odyssée” et même sa jalousie pour son arrogante cousine, Hélène, enfuie avec Pâris plutôt qu’enlevée. Elle dit sa tendresse pour ses servantes, son impatience devant l’adolescence révoltée de son fils, ses sentiments vis-à-vis d’Ulysse, auteur du carnage qui a suivi son retour. Elle est rusée, fine, profondément humaine, d’une grande force. En contrepoint, le choeur des servantes, finalement pendues… Pourquoi ? Margaret Atwood, dont on avait apprécié l’imagination et la puissance (cf. Le dernier homme, NB mai 2005), offre dans une belle collection, à suivre de près, un texte sur la grandeur et la misère des femmes. Inspiré des écrits les plus sérieux mais rempli de poésie et d’humour, ce livre a de quoi inspirer un metteur en scène de théâtre. Accessible à tous, il tient aussi bien des douze travaux d’Astérix que des meilleurs anthropologues, interprètes des mythes intemporels. Excellent divertissement !
L’odyssée de Pénélope.
ATWOOD Margaret