Comme il est bon en cet automne d’évoquer l’un des meilleurs romanciers de l’aventure humaine ! À vrai dire on ne connaît pas beaucoup de détails sur la vie de Cervantès ; mais les grandes lignes suffisent et peu importe s’il fut ou non d’origine un peu mêlée. Sa personnalité était bien de son temps, poète et mauvais étudiant, soldat en recherche de recrutement, héros à la bataille de Lépante où il perd l’usage de la main gauche, il est bien entendu victime de l’ingratitude du Pouvoir et n’obtiendra jamais que situations médiocres (est-ce bien sûr ?) car il sera presque constamment pauvre et mourra notable mais misérable.
Autorité du monde littéraire espagnol, l’auteur traite son héros avec humour et affection. Son style est de dialoguer avec le lecteur, sur un ton enjoué et amical. Il ne peut évidemment éviter la discussion de tel ou tel argument entre spécialistes “cervantistes”, mais sans abus. Le chapitre XII, consacré à l’analyse littéraire de Don Quichotte, est un régal.