Une femme de cinquante-quatre ans a épuisé tous les traitements susceptibles de la guérir du cancer qui la ronge depuis plusieurs années. Elle se sait condamnée et décide de choisir l’heure de sa mort, accompagnée dans cette démarche par le médecin qui l’a suivie. Dans un quasi-monologue, elle crie sa colère, sa révolte contre tout ce qui l’a blessée : machisme, terrorisme, violence. Toutefois, après avoir décidé de mourir, l’angoisse la submerge, faisant fléchir sa volonté, rendant dérisoires ses haines face à la pulsion de vie qui l’habite à nouveau.
Écrit dans un style à la violence libérée sur le thème de l’euthanasie, ce court roman peut choquer, mais cette longue plainte d’une femme « au bord du gouffre » – comme la famille de Au premier sang (NB novembre 2000) – traite avec une certaine justesse de la contradiction des sentiments entre une décision raisonnée prise à un moment donné et le temps du passage à l’acte, sec comme un couperet.