Face au clivage entre les Corses qui se sentent « évidemment français » et ceux qui, actuellement, se considĂšrent comme des « Français malgrĂ© eux », l’auteur rappelle l’attachement des Corses Ă la France, « à travers le prisme impĂ©rial » : celui du second Empire, puis de l’Empire colonial et⊠du gaullisme, hĂ©ritier d’une certaine forme de bonapartisme. Mais l’Ă©branlement des valeurs de rĂ©fĂ©rence, notamment l’honneur et l’hospitalitĂ©, par la modernitĂ© ont amenĂ© les nationalistes Ă Ă©riger la culture corse et le leitmotiv de l’identitĂ© en fondements idĂ©ologiques d’une « corsité » artificielle prĂ©tendument victime d’un Ătat supposĂ© « colonial ». Au vu des exigences renouvelĂ©es, des provocations, violences et attentats criminels, s’est dĂ©veloppĂ© en France continentale un sentiment anticorse qui incline l’auteur Ă un retrait que traduit le titre.
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Ce petit livre courageux et alerte analyse clairement l’Ă©volution de la Corse et conclut lucidement en se demandant si les tensions actuelles ne seraient pas un aspect particulier d’une France affaiblie, en proie au doute, qui refuse d’assumer son passĂ© historique, notamment colonial, et l’aventure collective qui a Ă©tĂ© la sienne, dans son intĂ©gralitĂ©.