Comme le rĂ©sume lui-mĂȘme l’auteur dans la prĂ©face, « c’est l’histoire d’un type trĂšs dĂ©primĂ© qui dĂ©cide de se faire sauter la cervelle, mais doit attendre cinq jours le flingue qu’il a commandĂ© Ă cause d’un problĂšme d’ordinateur. Du coup il devient tellement furax contre le systĂšme que ses tendances suicidaires se changent en pulsions homicides ; il se met Ă tuer des gens et se sent beaucoup mieux. » En un soliloque obsessionnel, parfois coupĂ© d’interventions bienveillantes, le narrateur ne raconte pas ses actions, mais l’effet qu’elles lui font, le tout dans un style hachĂ©, concassĂ©, qui peut dĂ©router.
En 1964, avec un livre culte, Last exit to Brooklyn, Hubert Selby Jr fit scandale en dĂ©crivant une AmĂ©rique inacceptable, peuplĂ©e de dĂ©classĂ©s, droguĂ©s et pervers ; ses romans suivants, jugĂ©s aux Ătats-Unis tout aussi malsains, n’eurent guĂšre de succĂšs. Selby, mort en 2004, est nĂ©anmoins un grand auteur amĂ©ricain contestataire.