Quarante années environ d’histoire des marines franco-anglaises s’écoulent du règne de Louis XVI ou le navigateur immobile (Étienne Taillemite, N.B. juin 2002) au suicide de l’amiral de Villeneuve, grand vaincu de Trafalgar. Anne Pons, co-auteure de Lady Hamilton : l’amour sur un volcan (N.B. mai 2002), approfondit avec un grand luxe de détails la description des flottes antagonistes. Elle s’étend sur leurs structures, traditions, équipages (officiers, matelots), combats : batailles fracassantes décrites avec réalisme à Aboukir et Trafalgar, manoeuvres plus subtiles telles le projet de débarquement à partir de Boulogne.
Entre Napoléon, chef d’État, guidé par des considérations politiques et son génie militaire sur terre, et Nelson, amiral, manoeuvrier marin hors du commun, il n’y eut pas d’affrontement direct, empêché par leur position hiérarchique et leur domaine de prédilection. Leur opposition joua cependant un rôle prépondérant dans l’issue de la guerre. Les tableaux minutieux, précis, captivants de combats navals, de l’univers marin de l’époque demandent une attention soutenue pour en goûter les multiples aspects.