1875. Dans une maison dâoĂč lâon aperçoit la cĂŽte norvĂ©gienne, Hans Christian Andersen se meurt. Le vieil homme perclus ne trouve plus de rĂ©pit que dans la morphine. Il revient alors au passĂ© et se revoit enfant, rĂȘveur et exaltĂ©, souffrant des moqueries que suscite sa pauvretĂ©. Puis dĂ©filent les annĂ©es de jeunesse : sa lutte obstinĂ©e pour faire reconnaĂźtre ses poĂšmes Ă Copenhague, les amours impossibles qui le laissent seul et blessĂ©, ses voyages enchanteurs et les premiers contes inspirĂ©s par la douceur italienne⊠Enfin, ses oeuvres sont lues dans lâEurope entiĂšre, mais il doute encore de lui-mĂȘme, toujours piquĂ© au vif par la critique danoise. Car le fils du cordonnier dâOdense reste marginal malgrĂ© les honneurs, dans ce monde qui ne lui Ă©tait pas destinĂ©.
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En mĂȘlant souvenirs, rĂȘves, divagations et passages tirĂ©s des rĂ©cits dâAndersen, Stig Dalager saisit finement son ambivalente personnalitĂ© qui oscille entre vanitĂ© et candeur, incertitudes et entĂȘtement. Sous une plume fluide, imagĂ©e et coloriste, il nous entraĂźne dans la vie et lâimaginaire du grand conteur avec originalitĂ©.