Le référendum sur la constitution européenne semble avoir réveillé l’intérêt des citoyens français pour la politique. Le 29 mai 2005, après des débats passionnés jugés de haute tenue et malgré les consignes contraires des partis majoritaires, le Non l’emportait. Dans ce livre austère, l’auteur analyse les causes de ce résultat et accuse la “gauche du non antilibérale” d’avoir mené sa campagne en éludant les textes de la constitution pour mieux exploiter le contexte social difficile et agiter peurs et fantasmes : délocalisations, recul social, mise en péril du service public, menace des travailleurs étrangers, élargissement à la Turquie… Selon lui, ces arguments populistes s’apparentent à ceux d’un discours social-nationaliste que les dissidents socialistes récusaient treize ans auparavant. Il trouve donc nécessaire que la gauche, après ce changement de cap inquiétant, redéfinisse clairement son identité et choisisse entre l’ouverture ou le repli sur soi.
Dominique Reynié, professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris, a écrit, entre autres, La fracture occidentale. Son analyse est intéressante mais les citations très nombreuses et répétitives n’en font pas un livre pour tous publics.