Marica a une vingtaine dâannĂ©es et elle travaille dans une librairie. Elle fantasme sur tous les corps masculins inconnus quâelle croise dans la vie. Car Marica a un problĂšme ; elle est laide, son visage est dĂ©formĂ© par une bouche et des dents repoussantes. Elle accepte de poser pour un photographe qui collectionne les âmonstresâ. Une curieuse relation de dĂ©goĂ»t et de dĂ©sir sâinstalle entre eux, leurs accouplements ne laissent aucune place Ă de quelconques sentiments et le rĂ©cit Ă deux voix de leurs rapports annonce une inĂ©vitable descente aux enfers.
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Anne- Sophie Brasme avait Ă©crit Ă dix-sept ans un premier roman trĂšs noir, Respire (NB octobre 2001). Ce nouveau livre est fidĂšle au pessimisme de lâauteure : une langue au scalpel, dâune cruautĂ© inouĂŻe pour dire la laideur physique et celle de lâĂąme, pour dissĂ©quer la fascination malsaine devant lâanormalitĂ© et la douloureuse solitude quâelle entraĂźne. On sort groggy de cette lecture, mĂȘme si la justesse et la qualitĂ© de lâĂ©criture font d’Anne-Sophie Brasme un Ă©crivain Ă part entiĂšre.