David B est un habitué des excursions dans l’inconscient. Ainsi, dans les six volumes de L’Ascension du Haut mal, il décrit son terrible cheminement intérieur pour accepter le handicap de son frère aîné. Il y raconte les moments difficiles de son enfance et surtout sa traversée de l’adolescence parmi les multiples écueils de la folie dont il ne réchappait qu’en fuyant dans son très riche imaginaire.
Il met ici en images dix-neuf de ses rêves. De longueur variable allant de trois à une dizaine de pages, chaque épisode invite à partager ses peurs, ses combats ou l’agressivité du monde qui l’entoure. Dans le monde de ses rêves, tout n’est que souffrance, hallucinations mortifères, affrontements, blessures avec, parfois, quelques lieux de rémission et de repos… Mais peu de joie ni de bonheur. L’angoisse suintant de ces récits est amplifiée par le dessin contrasté, utilisant de grandes surfaces encrées sur lesquelles se surajoutent des à-plats bleus tirant parfois sur le violet. Cet album difficile, au graphisme élaboré, reste destiné à un public averti, amoureux de l’auteur ou passionné du “çà”.