Le titre donne le ton des souvenirs professionnels évoqués par Jean-Denis Bredin avec lucidité, émotion, humour et modestie. La profession d’avocat l’attira par l’importance du rôle social qu’elle remplit. Sa formation universitaire fut utilement complétée par les conseils judicieux de quelques aînés et l’assistance aux plaidoiries de personnalités célèbres chez lesquelles il découvrit une intuition vigilante et la faculté d’émouvoir. Quelques anecdotes savoureuses mettent en scène pratiquement tous les styles d’avocats et de juges, des plus remarquables aux très médiocres. Ce tableau d’ensemble un peu passéiste se conclut par une inquiétante anticipation : en 2098, devant la « Cour universelle de Justice » comparaissent des vertus allégoriques. Verdict : condamnation de la Liberté. La description éloquente de ce monde mal connu peut intéresser le lecteur, habilement invité à regarder la justice comme un miroir de la société.
Mots et pas perdus.
BREDIN Jean-Denis