Raconter son existence semble une occupation de choix pour Pierre Perret, que ce soit à la radio en 1999 sous forme d’entretiens développés dans Laissez chanter le petit ! ou la balade de Pierrot (N.B., avr. 2000) ou en fournissant un récit autobiographique de sa jeunesse et de son adolescence au « Café du Pont », tenu par ses parents, thème central autour duquel chante son enfance. Il tirera de l’observation des habitudes de la clientèle, de l’influence bénéfique familiale (« Merci Papa, merci Maman »), de sa propre expérience, des thèmes pour ses futurs couplets. Amitié, scolarité irrégulière, premiers émois sexuels, amour de la nature (chasse paternelle, cueillette de champignons, braconnage), gastronomie primordiale, cuites mémorables, colonies de vacances confortables, meublent notamment les premières années aux parfums du Sud-Ouest. Initiation à la musique, apprentissage du saxophone, animation des bals locaux mènent à Toulouse, au Conservatoire, au théâtre, aux premières tournées.
On ne sera pas bouleversé par de fracassantes révélations mais ces anecdotes naïves ou savoureuses se lisent avec plaisir.