Fleurs de coton.

TIE NING

Dans la province d’Hebei (Chine du Nord), la culture du coton rythme la vie campagnarde ; autour d’elle et grâce à elle, les échanges s’organisent : troc, paiements, cadeaux. Quatre enfants se rencontrent et découvrent les premiers émois amoureux. Leurs sentiments, exprimés avec une grande pudeur, sont suggérés ; ils n’en restent pas moins très forts et perdurent jusqu’à l’âge adulte. Le bouleversement entraîné par la guerre sino-japonaise en 1937, les engagements multiples dans la résistance ou la collaboration, les failles ainsi générées dans les habitudes et les amitiés, la place des femmes dans la lutte, tout est admirablement décrit. La violence est vive mais la pudeur verbale de Tie Ning est grande.

Esthétisme et élégance caractérisent les pages de ce deuxième roman publié en français : couleurs chatoyantes, mises en scène soignées des différentes situations. En dépit d’un dernier chapitre quelque peu déconcertant, ce livre plein de poésie est attachant.