C’était « la drôle de guerre » qui, d’ailleurs, n’était pas drôle. Puis vint la vraie, moins drôle encore, qui ne dura pas. Et ce fut la débandade. Le narrateur, un jeune Français paisible qui n’a rien d’un héros, est mobilisé en 1939 et se trouve transporté en Lorraine. Les soldats s’ennuient, tuent le temps, boivent et se soûlent jusqu’à vomir, profèrent des injures ou des insanités. Ensuite ils volent, pillent. Les officiers ont abandonné la troupe. Pourtant la mort rôde, et la peur. Gagner la Suisse, est-ce déserter ?
Le ton est juste, précis, incisif, sans concession – on songe à Céline, en moins forcené -, ponctué de formules poétiques aussi. Ce malheureux soldat (malgré lui) est tenté de rêver mais comment rêver dans ces circonstances ? Ce roman n’a jamais été publié. Nous sommes tous des assassins est paru en 1952 (N.B. nov. 1952).