Liliane, archiviste de la police, commente l’actualité pour sa jeune soeur Louise, médecin humanitaire en Ingouchie, qui lui fut confiée très jeune par leur père veuf et désemparé. Louise représente son point d’ancrage, elle s’inquiète pour elle, recueille l’été ses enfants dans la maison de famille dont l’histoire l’a marquée plus que Samuel, son mari, archéologue éternellement absent. Par une amie, elle rencontre un commissaire aux belles mains qui la trouble tant qu’elle fuit travail et soucis dans une maison isolée. À Paris Lil fréquente un pittoresque café dont le patron chante, dont le serveur cite abondamment les poètes et dont la clientèle constitue un microcosme. Mais Louise meurt à son retour et Lil prend ses enfants esseulés chez elle.
Ce récit mélange introspection, relations familiales et commentaires, il comporte de nombreuses digressions et citations qui en compliquent la lecture. La satire du monde politique, éditorial et littéraire est moins amusante que les descriptions pittoresques du café ou de l’entourage amical. Une belle écriture et une humanité déjà remarquées dans Des gens du monde (NB novembre 2003) en font une bonne illustration d’une touchante affection fraternelle.