Errance dans la dĂ©sespĂ©rance. Un homme, aprĂšs avoir sillonnĂ© les mers, parcourt le monde d’un pas dĂ©sabusĂ©. Dans la solitude d’une morne quĂȘte de lui-mĂȘme et de son propre dĂ©sir (Ă©couter le chant des baleines ?), Ă la recherche de la note qu’il reprĂ©sente dans la grande symphonie de l’univers, il marche ! Il dĂ©ambule parmi les banlieues sinistres des villes, parcourt des paysages dĂ©solĂ©s. Deux rencontres pleines d’humanitĂ©, une jeune fille dans l’attente du train et un couple de vieillards amoureux de la vie, n’arrivent pas Ă l’aider Ă sortir de ses souvenirs, fantasmes et hallucinations morbides, qu’il traĂźne comme des boulets.
Les vignettes occupent en majoritĂ© toute la largeur de la page, et sont disposĂ©es en une superposition de trois ou quatre. Les textes, le plus souvent encadrĂ©s dans la partie supĂ©rieure des images, accompagnent les questions existentielles et le mal-ĂȘtre du hĂ©ros. Le graphisme est Ăąpre, sombre, inspirĂ© de Goya et de Van Gogh, illustrant bien l’Ă©tat proche de la folie du personnage. Comme Les yeux dans le mur (N.B. nov.2003), l’album ne laisse pas indiffĂ©rent par l’Ă©trange poĂ©sie dĂ©senchantĂ©e qui en Ă©mane.