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Un carnet Ă spirale, des lignes, un journal. En page de garde, sur un lavis beige vert, marbrĂ©, apparaĂźt un enfant sombre, la tĂȘte dans les mains dans un dessin au crayon, vĂ©ritable portrait. « Qui es-tu ? » semble-t-il se demander ? La rĂ©ponse jaillit Ă la page suivante. Comme un tronc dâarbre noir, tĂȘte hirsute, grandes dents et mains crochues au bout de longs bras maigres,« elle » est partout.Â
Jour aprĂšs jour, page aprĂšs page, lâenfant Ă©grĂšne son malaise. En pendant de son constat quotidien proprement inscrit en caractĂšres noirs, les gouaches, les croquis, superbes, traduisent la souffrance et la colĂšre de lâenfant dans sa lutte dĂ©sespĂ©rĂ©e. Il cherche Ă Ă©chapper à  « celle » qui lâenvahit, le poursuit, lâĂ©treintâŠ
Et les illustrations sâadoucissent, sâĂ©clairent : on ressent comme un apaisement. Sur la derniĂšre double page, quatre rangĂ©es de fauteuils de cinĂ©ma rouge lie de vin : ils sont deux . Lui et « elle », sa peur, avec qui il se rĂ©sout Ă vivre.
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Bouleversant, fort dans sa qualitĂ© graphique et picturale, impressionnant dans son diagnostic psychologique, cet album est difficile Ă diffuser, mais certainement Ă inscrire en livre thĂ©rapeutique dans un trĂšs large registre de « maux » de lâenfance.