Chiusa.

MAIER Andreas

À l’auberge de la petite ville de Chiusa autrefois rendue cĂ©lĂšbre par la gravure de DĂŒrer « le Grand Bonheur », les commentaires vont bon train. Le charme du Tyrol du sud n’a pas pu rĂ©sister Ă  la construction d’un pont autoroutier. Qui sont les coupables ? La ville est proche de la frontiĂšre autrichienne et n’en est pas Ă  sa premiĂšre avanie. Comme dans Le mardi de la forĂȘt (N.B. fĂ©v. 2004) dont l’analyse pourrait presque ĂȘtre reprise in extenso, le lecteur est pris dans une avalanche de digressions, de ragots et autres considĂ©rations sur l’état du monde. Que voilĂ  une satire d’une pertinence redoutable ! Quant au style, narratif, descriptif, allusif, imagĂ©, parlĂ©, fait de dialogues, de monologues et pour tout dire volubile – pas un seul alinĂ©a – il pourra sĂ©duire ou hĂ©las rebuter, mais il vĂ©hicule parfaitement et fĂ©rocement l’absurditĂ© latente de notre civilisation.