Tante Gina.

LABAYLE Denis

AprĂšs trente ans de silence, Pierre Feracci, se sentant mourir, appelle son fils Marc, mĂ©decin comme lui. Une course victorieuse contre la mort les unit pour vingt-quatre heures sans les rĂ©concilier. Marc ne s’est jamais remis de son enfance : la duretĂ© de son pĂšre, la tyrannie de sa mĂšre, leur injustice vis-Ă -vis de son frĂšre, son sentiment de culpabilitĂ© de se savoir prĂ©fĂ©rĂ©. Peut-ĂȘtre parce que la santĂ© de Pierre est devenue si fragile, peut-ĂȘtre parce que son enfance continue de le hanter, Marc entraĂźne son pĂšre dans un voyage de cinq jours Ă  Sfax oĂč celui-ci est nĂ©. Tante Gina, soeur de Pierre, les y accueille. Rencontre d’une femme exceptionnelle, retour aux sources, voile levĂ© sur un secret de famille, Marc dĂ©couvre un pĂšre qu’il comprend enfin. Jamais ou presque, au cours du rĂ©cit, l’animositĂ© personnelle ne s’exprime. En la dissimulant derriĂšre d’incessantes discussions de nature politique, l’auteur en laisse habilement deviner le tragique. C’est la grande force du roman, servi par l’agrĂ©able style tout rĂ©cemment encore apprĂ©ciĂ© dans Parfum d’ébĂšne (NB avril 2004).