On entre dans lâalbum par une page de garde « mouchetĂ©e » de petits hiboux contestataires. Puis, les ailes sur les hanches, BĂ©bĂ© Hibou, vedette de lâhistoire,  annonce, trĂšs dĂ©terminĂ© – le dessin en faisant foi – sa dĂ©cision dâexplorer la forĂȘt⊠pour la bonne raison quâil en a assez « dâĂȘtre mignon ». Tout au long de sa fuite Ă©perdue, sur les grandes pages blanches, lapin, renard, Ă©cureuil rattrapent la petite merveille, celle-ci hurlant son dĂ©sarroi en cherchant Ă se faire dĂ©tester, mĂȘme Ă faire peur ! Retrouvant son bĂ©bĂ©, maman hibou fait mine dâapprouver et provoque alors une rĂ©action de consternation, mĂȘme de dĂ©sespoir !
Les illustrations gaies, assez naĂŻves dans le trait, peintes avec douceur, nâencombrent pas la page. Les jeux de typographie accentuent la colĂšre de BĂ©bĂ© Hibou. Un soupçon de frisson, et le retour au statut initial de « mignon » replace cette mini-rĂ©volte dans le registre du « normal », et de l’enfant qui veut s’affirmer.