Nul ne conteste la crise actuelle de l’Éducation nationale française. Christine Champion en propose une explication idéologique. La notion d’égalité prônée par la Révolution française, l’instruction obligatoire confiée par Jules Ferry aux “hussards de la République” farouchement anticléricaux, chargés de former de futurs citoyens dociles, la séparation de l’Église et de l’État (1905) chassant les religieux enseignants, sont, selon elle, à l’origine de cette crise. Elle semble oublier que mai 1968 – transformant les élèves en contestataires permanents – en fut le véritable déclenchement.
Une analyse minutieuse des différentes réformes ministérielles et innombrables directives l’amène à dénoncer non seulement les réels dégâts de la méthode globale et le jargon incompréhensible des manuels de français et de grammaire mais elle y traque surtout le “politiquement correct” envahissant, si cher aux syndicats majoritaires tout-puissants. Elle ne voit de salut, pour les familles, que dans l’enseignement privé catholique qu’elle souhaite mieux rémunéré.
Comme dans toute polémique se mêlent critiques justes et exagérations contestables, intéressantes à démêler et méditer.