C’est en 1950 à Lima que commence, entre deux adolescents, l’histoire d’amour insaisissable qui se poursuivra toute leur vie. Lui, Ricardo, un peu terne, de famille aisée, éperdument fidèle à un seul rêve : vivre à Paris. Elle, la “vilaine fille”, une flamme vive, charmeuse, menteuse, versatile, à mille visages mais toujours à la recherche effrénée de la richesse et du confort. Dans leur parcours chaotique, Ricardo, interprète à l’UNESCO, est son refuge. Ils sont au contact des événements du monde : mai 68 à Paris, les années hippies à Londres, la révolution à Cuba, la mafia à Tokyo… La “vilaine fille” joue et perd. Perd-elle vraiment ? Quarante ans durant, désir et haine alternent dans la quête de l’autre.
Mario Vargas Llosa réussit là un roman vrai, plus léger que La fête du Bouc (NB juin 2002). Un style ample, une galerie de portraits talentueux. Les sentiments sont analysés en profondeur tels que le désir ou les circonstances les forment, les changent. On vit, pleure, espère… aime finalement.