Ils sont trois, dans un lieu qui nâest ni prison, ni asile : une pension, un foyer, le purgatoire peut-ĂȘtre ? Et ils parlent. On dĂ©couvre que, de leur vivant, ils se nommaient Antonin Artaud, Nijinski, Kafka. Chacun critique le voisin. Le premier est virulent. Ses propos dâune violence rare sâadressent surtout au cĂ©lĂšbre danseur Ă qui il reproche ses moeurs. Avec rĂ©alisme, en termes crus, il vomit la sodomie. Quant Ă Kafka, tout au long de leurs Ă©changes, sa veulerie est mise Ă jour. Ă leur trio se joint âla filleâ et il est alors question de mariage. Mais elle se refuse Ă toute relation sexuelle. Les mariĂ©s seront donc monsieur Ki et monsieur Ka, Artaud, voyeur, sera enfermĂ© dans un placard percĂ© de trous.  Mascarade, bouffonnerie ? Quel sens profond accorder Ă cette mise en scĂšne ? Les acteurs sont-ils en attente du jugement dernier ? La mort transforme-t-elle les vivants ? Les dialogues dâune grande vivacitĂ© reflĂštent-ils un questionnement mĂ©taphysique ? On peut faire un rapprochement avec Pauvres morts (NB juin 2000) et Hymen (NB mars 2003). DĂ©lirant !
Le Triomphe.
BAYAMACK-TAM Emmanuelle