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André Lorant naquit à Budapest en 1930, dans une famille juive aisée. Son père mourut en 1944, l’année où les Allemands envahirent la Hongrie. La famille fut alors soumise aux tribulations que connurent les Juifs : confiscation des biens, port de l’étoile jaune… En 1945, les Russes libérèrent le pays ; le gouvernement communiste aggrava la ruine de la famille. L’insurrection de Budapest (23 octobre 1956) révéla le caractère oppressif du régime. Cette année-là, André Lorant quitte clandestinement le pays et s’installe en France où cet homme particulièrement cultivé devient un universitaire spécialiste de Balzac : la langue française et la musique sont des passions qui l’exaltent. En mai 1997, il retourne à Budapest. « La réalité de là-bas, je ne l’ai comprise qu’ici et je ne peux formuler qu’en français la charge affective dont sont investis les événements majeurs de ma jeunesse. »
Autobiographie aux méthodes psychanalytiques, « on se ramasse en boule et on régresse vers ses origines. » Le chassé-croisé entre passé et présent rend la lecture parfois difficile mais le travail de mémoire offre un grand intérêt historique et psychologique.