L’emprise.

DESBORDES MichĂšle

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Une femme confie, dans le dĂ©sordre, tout ce qui l’a marquĂ©e : surgissent des rĂ©miniscences d’enfant perturbĂ©e par une mĂšre peu attentionnĂ©e. D’autres scĂšnes du passĂ© de ses proches sont suggĂ©rĂ©es par des photographies anciennes. Des voyages, des maisons – surtout les cuisines – sont Ă©voquĂ©es ainsi que la vie modeste d’autrefois avec son cortĂšge de malheurs, de deuils, d’attentes Ă©clairĂ©es de brefs instants de bonheur. Le bord de Loire, sa lumiĂšre et sa beautĂ© Ă  tous moments et en toutes saisons sont trĂšs prĂ©sents, apaisent les peines. La maternitĂ© est plusieurs fois dĂ©crite. Le pĂšre Ă©galement joue u n rĂŽle important. Avec dĂ©licatesse et discrĂ©tion, des ĂȘtres aimĂ©s, souffrants ou rĂ©signĂ©s, sont Ă©voquĂ©s.

 

L’auteure, aprĂšs s’ĂȘtre dĂ©tachĂ©e un temps de ce cadre familier, le revisite. Ce texte-confidence, admirablement Ă©crit, est poignant car c’est peu avant de mourir que MichĂšle Desbordes s’est efforcĂ©e d’exprimer l’incommunicable suscitant « l’émotion qui prend, dans le gris et l’incertain, cette douceur presque insupportable », perceptible aussi dans Un Ă©tĂ© de glycine (N.B. mai 2005).