Carnaval.

William, le narrateur, vit à New York. Il est rejoint par son ami d’enfance, Laurence, qui travaille à Londres, et sa cousine Rachel. Tous trois originaires des Caraïbes y retournent pour le carnaval. Et c’est le défoulement total : défilés, marées humaines, musique enivrante, alcool et joints. La fête achevée, ils font une excursion régénératrice dans la forêt pluviale avant de quitter l’île. Mais le souvenir d’un carnaval ancien au cours duquel William et Rachel ont été sauvagement agressés s’impose à eux par vagues successives.  Après les Contes érotiques de ma grand-mère (N.B. mai 2001) qui avaient été fraîchement accueillis, Robert Antoni se livre à une étude ethnographique du carnaval et fait de l’excursion dans la forêt un véritable hymne à la nature. Une certaine distanciation entre le narrateur et les événements qu’il vit donne une impression d’instabilité. Le style envoûtant, imprégné de caribéen, et l’écriture saccadée créent une tension permanente qui fait écho aux rapports complexes entre Noirs et Blancs et à la sexualité ambiguë des personnages.