Dans un village du désert irakien, immobile dans ses traditions ancestrales, la guerre débarque soudain sous la forme de jeunes G.I’s nerveux, à la gâchette facile. L’innocent du village est tué à un barrage de police, un missile explose dans une maison où se fête une noce. Un jeune homme voit son père humilié sous ses yeux et part à Bagdad, la haine au coeur, pour le venger. Il est bien vite enrôlé dans un réseau islamiste. Après Les Hirondelles de Kaboul (NB octobre 2002) et L’attentat (NB novembre 2005), Yasmina Khadra poursuit son exploration des racines de la haine et nous rend tangible l’impasse dans laquelle se trouve le dialogue entre les Occidentaux et le Moyen-Orient. La trajectoire de ce jeune homme qui passe directement de l’ennui à la haine est tristement convaincante. La brutalité des justiciers au nom d’Allah reste aussi révoltante que celle des représentants de l’Occident qui, en voulant imposer leurs propres valeurs, ne laissent le choix qu’entre l’humiliation et le suicide. Un récit direct, dur, saisissant de force et d’intimité.
Les Sirènes de Bagdad
KHADRA Yasmina