Je marche au bras du temps.

RÉMOND Alain

Alain RĂ©mond s’aperçoit qu’il s’est laissĂ© enfermer dans une impasse en racontant sa vie et celle de sa famille dans la plupart de ses livres. D’autant qu’on lui pose toujours les mĂȘmes questions, lesquelles appellent systĂ©matiquement de sa part les mĂȘmes rĂ©ponses. Il rĂ©alise que le seul moyen d’en sortir est d’écrire un roman. Le manuscrit est assez fraĂźchement reçu par son Ă©diteur. Cet Ă©chec lui rappelle une tentative prĂ©cĂ©dente tout aussi cuisante. Pourtant, il reste fascinĂ© par la fiction et se souvient combien Le MystĂšre Frontenac de Mauriac l’avait impressionnĂ©. Revenant sur ses Ă©crits prĂ©cĂ©dents, et aprĂšs une longue introspection, une Ă©vidence s’impose Ă  lui : il ne peut inventer qu’à partir de son propre vĂ©cu.

 

Au travers de sa propre expĂ©rience, Alain RĂ©mond Ă©voque les doutes et les interrogations auxquels est confrontĂ© tout Ă©crivain dans son travail de crĂ©ation oĂč semblent cohabiter bonheur et inquiĂ©tude, sentiments qui transparaissent tout au long de ce rĂ©cit Ă  la fois limpide et tourmentĂ©.