Alice, six ans, vit ses derniers instants sur un lit dâhĂŽpital. Entre morphine et soins, son pĂšre lui lit Alice au pays des Merveilles, son livre prĂ©fĂ©rĂ©. Et voilĂ que lâhĂ©roĂŻne de Lewis Caroll sâanime, traverse les livres accompagnĂ©e du Lapin blanc, Ă la recherche de la signification du mot âmortâ. Elle visite Zola, entre dans Steinbeck, Giono, succombe Ă Mac Orlan, chaque fois plus lourde des souffrances rencontrĂ©es. Lorsque Alice « au pays des Souffrances » sait quâil est temps pour elle de partir, les deux Alice se rejoignent grĂące au Lapin blanc.
Â
Cette histoire dâun pĂšre, fou de livres, qui voit son enfant mourir, est dâautant plus poignante que lâincantation dĂ©sespĂ©rĂ©e est Ă©troitement liĂ©e au merveilleux du conte. La luciditĂ© de lâenfant, la cruautĂ© de la maladie, lâamour du pĂšre impuissant font battre le coeur, perler les larmes. Ce poĂšme sur lâenfance qui sâĂ©teint est aussi un hymne Ă la littĂ©rature en laquelle Jean-Marie Gourio a gardĂ© sa foi (Chut !, NB mars 1998), mĂȘme si lâhumour nâest plus lĂ .