La narratrice, Laura, a perdu ses deux parents dans une avalanche, depuis elle fait des cauchemars, n’arrive pas à s’intéresser vraiment à son travail ; pourtant elle est fort appréciée dans les services publicitaires d’une société vendant du café. Il s’agit de lancer une nouvelle campagne pour augmenter les ventes. Parallèlement, elle participe à des réunions de créativité pour une chaîne de télévision, mais elle ne parvient à apprécier ni ses collègues, ni le concept scandaleux de l’émission ; finalement, elle s’achète un hamster pour mettre un peu de tendresse dans sa vie.
Ce roman pourrait d’abord être lu comme une satire acerbe des milieux du marketing et des fabricants de téléréalité que l’auteure semble bien connaître ; mais il est aussi le cri d’une jeune femme en plein désarroi, qui n’arrive pas à faire son deuil, qui découvre les limites des métiers de la publicité, entre éthique et finance. Karine Naouri montre une grande finesse psychologique et un beau talent d’écriture, déjà remarqués dans ses livres précédents (Le messager de l’Empereur, N.B. mars 2004).