De sa tendre enfance, Daniel garde le souvenir d’un pays imaginaire, Ourania, qu’il sillonnait au gré des histoires et légendes que lui racontait sa mère. Devenu adulte, ses études de géographie le conduisent au Mexique, dans un village cerné de volcans, non loin de Guadalajara. Il y croise un jeune homme qui vient de quitter Campos, petite parcelle de colline fertilisée autrefois par des jésuites et habitée par une communauté autarcique. Les proscrits et vagabonds qui la composent ont fait le rêve d’un monde meilleur, leur expulsion par de riches propriétaires est imminente…
En associant Ourania à cette tentative authentique de société idéale, J.M.G. Le Clézio poursuit l’exploration des thèmes qui lui sont chers : liberté, respect de la nature nourricière, absence de hiérarchie sociale (Hasard suivi de Angoli Mala, N.B. juil. 1999). Dans la langue sobre et musicale de ses plus beaux romans, il accompagne l’étudiant dans son voyage initiatique, dénonce la misère, le refoulement des opprimés aux frontières. Et oppose à la fragilité des expériences utopiques la force du rêve.