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Qui était Arnold Rothstein, abattu d’une balle à l’abdomen le 4 novembre 1928 à New York ? Il était fils d’Abraham Rothstein, casquetier dans le Lower East Side et petit fils de Yoshué (Joshua) Rothshtein immigré de Bessarabie dans les années 1820, habitant le même quartier qui, à l’époque, s’appelait Five Points. Est-ce lui Le Roi des juifs ? Ne serait-ce pas plutôt la ville de New York, elle-même l’objet de toutes les attentions de l’auteur ?
On n’arrivera pas forcément à percer ni même à s’intéresser au personnage de Rothstein dont on s’approche ou s’éloigne suivant un enveloppement fait de faits disparates ayant Manhattan pour théâtre. Et là, les curieux amoureux de la ville seront servis. La bibliographie fait intrinsèquement partie du livre. Le style est dans l’ensemble très décontracté, certains passages franchement ennuyeux, d’autres, hélas moins nombreux, parfaitement hilarants, les incises déconcertantes. On est d’abord écrasé par tant d’érudition, puis on devient plus méfiant. On se laisse séduire par l’originalité de ce roman et de la sauce historique façon Tosches, « un mensonge souvent répété devient l’Histoire », mais comme pour les précédents (Hellfire, N.B. jan. 2002), ça se mérite.